Dans les colonnes de L’Équipe (journal paru en ce jour du 26 Mai), Claude Puel revient sur son mandat de quatre ans passé à l’OGC Nice et se projette déjà vers l’avenir. Il n’est inconnu de personne que les Girondins et plus précisément Nicolas de Tavernost souhaitent vivement que l’ex-entraîneur de Lille, Lyon et donc du Gym, pose ses valises à Bordeaux.
Régis Testelin, journaliste à L’Équipe, a eu la possibilité d’avoir un tête à tête avec Puel pour faire le bilan des opérations. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que l’homme de 54 ans est loin d’annoncer sa prochaine destination. Bien au contraire. Puel garde une certaine distance avec les offres qu’il avoue, à demi-mots, nombreuses.
Voici quelques extraits de l’interview de Claude Puel :
Les dirigeants vous avaient proposé […] de prolonger votre contrat. Pourquoi avoir repoussé les discussions ?
« J‘avais envie de retrouver l’Europe, et non de repartir dans un cycle de construction, toujours ingrat. Je voulais de la lisibilité et j’ai attendu. »
Avez-vous des contacts avec d’autres clubs ?
« Oui, je regarde si les projets me tentent. Je peux partir comme prendre une année sabbatique. Je ne vais pas annoncer mon prochain club trois heures après mon départ de Nice. Rebâtir un projet à zéro, comme à Nice, je pense avoir donné. Je suis jeune (54 ans), j’ai besoin de quelque chose qui me titille. »
Dans le cas de la première question, même si le sujet évoqué est l’aventure niçoise, comprenons bien que pour nous, Girondins, l’attractivité est très réduite avec cette saison consternante. Immanquablement, il faut reconstruire une maison sans fondations. Nice a terminé à la 4e place d’un championnat ultra serré dans lequel Bordeaux a échoué à la 11e place (avec un goal average de -7). Si Puel est un entraîneur et non un manager, il colle déjà au profil type recherché par les Girondins. Un homme capable de bonifier individuellement chaque joueur. Un personnage comme Willy Sagnol avait plus, lui, l’âme du manager. Et c’est pour cette raison qu’il a échoué sur nos terres, quand il fallait utiliser de nouveaux joueurs.
Puel, lui, n’hésite pas à lancer des joueurs très jeunes (à l’image de Paulin Puel, son fils, lancé à 16 ans lors d’une rencontre face à Monaco en 2014). Tout semble coller entre les deux parties même s’il ne faut pas oublier que Claude Puel rend un bilan moyen + à Nice avec en quatre saisons des classements finaux hétérogènes (11e l’an dernier, 17e il y a deux ans, 4e en 2013). Après tout, bâtir ne veut pas dire réussir. Recruter des joueurs comme Malcom, Arambarri, signifie qu’il doit y avoir aux manettes quelqu’un capable de faire progresser ses hommes qu’on classe comme des joyaux. Puel rentre dans ce rôle-ci.
Plus loin dans son édition, L’Équipe consacre une demi-page aux Girondins et à leur mercato coach. Contacté par le quotidien, Jean-Louis Triaud avoue « qu’il y a beaucoup d’entraîneurs sur le marché, des folkloriques et des bons. ». On nous confirme que Claude Puel est, et a toujours été, la priorité ultime des dirigeants. Pour les raisons évoquées ci-dessus.
Le problème est que l’ex-joueur de l’AS Monaco a refusé la première offre soumise par NDT. La faute à ? Potentiellement son club de cœur, comme il aime le qualifier. Rappelons que selon Ouest-France (du 8 Avril 2016), Puel a déjeuné avec Dmitry Ryboloblev il y a quelques semaines de ça. Simple déjeuner courtois ou prise de position de Monaco par le boss en personne ? L’avenir nous le dira, mais l’incendie a rapidement été éteint sur le Rocher quand Vadim Vasilyev affirmait « qu’il serait une bêtise de changer d’entraîneur cet été. ». Rassurant, sauf que l’ASM était deuxième de Ligue 1 à l’époque…
Bref, vous l’aurez compris, le dossier Claude Puel est des plus épineux. La concurrence fait rage (Monaco, Galatasaray) mais chacun a des qualités à faire valoir. L’épaisseur du projet sportif des Girondins n’est pas bien lourd après le chaos des mois passés. Wait and see, dirions-nous. Après tout, on a l’habitude à Bordeaux, preuve en est avec la dernière citation de Jean-Louis Triaud : « Ça va prendre un peu de temps avant qu’on arrête notre choix. L’entraînement ne reprend que dans un mois (le 29 Juin). »
Anticipation, quand tu nous tiens…
La rédaction AG
Source : L’Équipe/Quotidien