Plasil : « un rôle que j’ai pris très à cœur »
Jaroslav Plasil s’est confié lors d’un entretien accordé à Fred Laharie pour Sud Ouest. Promu au brassard de capitaine cette saison, un rôle que l’international tchèque a pris à cœur mais qui a également pour effet de diminuer son influence sur le terrain.
Comment jugez-vous le jeu de votre équipe actuellement ?
Jaroslav Plasil. Contre Evian, on a pris un bon point (0-0) mais vu notre niveau, c’était un peu inespéré. Il faut être réaliste : on n’a pas encore vu un bon Bordeaux pendant 90 minutes cette saison. Heureusement, on a « Carrasse » qui nous sauve la baraque dans les buts. Si on est remonté au classement, c’est beaucoup grâce à lui. Il faut essayer de lui faciliter la tâche. Tous, pas seulement les défenseurs.
Comment expliquez-vous ces difficultés à créer du jeu ?
On n’arrive pas à renouveler en match ce qu’on travaille à l’entraînement. C’est dommage, on a la qualité pour, on l’a vu contre Valenciennes avec une super première mi-temps avant de plonger complètement.
Quand on récupère le ballon devant notre surface, il y a 80 mètres à remonter, ce n’est pas évident. Et comme on perd trop vite le ballon, il est impossible de mettre du jeu en place.
Ce n’est donc pas une question de système de jeu ?
(Il souffle). Trois, quatre ou cinq derrière, on est tous des professionnels, on doit être capables de s’adapter à plusieurs systèmes. Malheureusement, il y a toujours le petit truc qui nous empêche de prendre des risques. On a besoin de se faire davantage confiance pour jouer vers l’avant.
Dimanche, pour la première fois de la saison en championnat, vous avez été remplacé avant la fin du match. Ressentez-vous de la lassitude ?
(Son regard se durcit). Je ne comprends pas pourquoi vous me posez cette question. C’est votre métier de juger les matches mais moi, je laisse parler. Je ne me sens pas fatigué, j’essaie toujours de donner mon maximum.
N’avez-vous pas moins d’influence, cette saison, sur le jeu de votre équipe ?
Avec mon style, si je ne touche pas le ballon, forcément on ne me voit pas trop. Si on ne fait que balancer devant, c’est compliqué pour moi. Mais je ne dis pas que c’est la faute des autres !
Après deux saisons et demi très pleines, vous avez le droit d’être un peu moins bien…
J’ai fait des tests physiques, une prise de sang, il n’y a aucun souci de ce côté-là. Simplement, j’aimerais qu’on joue davantage au ballon. On a perdu des joueurs à fort impact athlétique. Landry (Nguemo) et moi, ce n’est pas la même chose que Fernando et Alou (Diarra).
J’ai dû évoluer une seule fois en position de milieu offensif, mais ce n’est pas grave : le coach fait l’équipe, je respecte ses consignes. Je le répète depuis que je suis à Bordeaux : le plus important, pour moi, c’est l’équipe.
N’avez-vous pas perdu de l’influx dans le capitanat ?
C’est sûr que c’était quelque chose de nouveau pour moi, un rôle que j’ai pris très à cœur. Peut-être que j’ai bouffé de l’énergie à me focaliser sur des trucs pas importants, et que j’en subis le contre-coup aujourd’hui.
N’êtes-vous pas déçu par l’évolution du club depuis votre arrivée ?
On ne sait jamais ce qui peut se passer quand on signe quelque part. Les six premiers moins ont été extraordinaires puis on a connu une chute de régime qu’on n’a pas su enrayer. Il faudra du temps pour remonter la pente.
Attendez-vous des signes d’ambition dans les prochains mois ?
Le club a déjà fait l’effort de faire signer deux supers joueurs en janvier, que j’essaie d’aider à bien s’intégrer. Je ne pense pas au reste, je me concentre sur ma deuxième partie de saison, pour être meilleur sur le terrain. Et on verra ce qui se passera.
Source : Sud Ouest