Pas d’animation des Ultramarines !
La préfecture de Gironde a interdit aux supporters bordelais d’effectuer l’habituel tifo à l’occasion de la réception de l’Olympique Lyonnais, dimanche après-midi à Chaban-Delmas pour des raisons de sécurité . Une décision administrative qui scandalise les Ultramarines, qui ont décidé de se mettre en grève. Le club a bien tenté de proposer aux Ultramarines de financer le changement de bâche, mais ces derniers ont refusé…
Pas de fanions, ni de drapeaux en vue dans le virage sud, ce soir, au stade Chaban Delmas. Et encore moins de tifos, ces immenses toiles sous lesquelles s’agitent les supporters. Seulement quelques chants, histoire d’encourager l’équipe des Girondins de Bordeaux, qui reçoit Lyon à domicile. Pour la première fois depuis vingt-cinq ans, l’association des Ultramarines, a décidé de se mettre en grève. « La préfecture nous a interdit d’utiliser des tifos pendant le match ce soir, en prétextant des mesures de sécurité, c’est inadmissible, prévient le club des supporters. Nous ne nous laisserons pas faire car cette décision se veut particulièrement injuste. À Bordeaux, il n’existe pas de problèmes de violence, de racisme, comme c’est le cas dans d’autres stades, en France et ailleurs ».
Bras de fer avec la préfecture
Néanmoins, quelques abonnés aux matchs de football de la saison 2011-2012, avaient remarqué, notamment lors de la dernière rencontre à domicile contre Toulouse, que les 500 supporters sous le tifo s’étaient agités un peu plus que d’habitude, abusant entre autres de fumigènes, pourtant interdits, dans les gradins du stade. « Cela fait partie des dispositions réglementaires afin d’améliorer la sécurité des personnes. Qu’il s’agisse de supporters dans un stade ou de conducteurs sur la route, nous essayons de limiter les incidents. Les tifos sont tolérés dans les pays européens s’ils sont ignifugés. Malheureusement, ce n’est pas le cas des tifos des supporters bordelais, qui vont devoir impérativement se mettre aux normes », explique Hubert Weigel, préfet délégué à la sécurité.
Mais les Ultramarines ne l’entendent pas de cette oreille. Reçus hier matin à la préfecture, Iban Perpigna et des représentants de supporters n’acceptent pas cette décision et se disent prêts à entamer « un bras de fer » avec le préfet. « Nous n’avons pas les moyens financiers d’ignifuger nos tifos d’environ 500 m² ! Nous avons calculé, cela nous coûterait 60 euros le m2 ! Bien trop cher ! », s’agace un représentant du club.
« Le cœur n’y sera pas »
Lors de cette rencontre, les Ultramarines étaient également accompagnés d’Alain Devesler, directeur général de l’équipe des Girondins. « Il souhaite nous apporter son soutien financier, afin de nous aider pour la mise aux normes. Mais nous n’en voulons pas ! Nous sommes des supporters libres, indépendants et nous avons l’intention de le rester », clame Iban Perpigna. Pourtant, les représentants des supporters comptaient beaucoup sur ce rendez-vous à la préfecture. À la sortie, ils se disaient « désemparés ». « Nous existons depuis vingt-cinq ans, sans problèmes particuliers dans les tribunes et nous aurions aimé davantage de considération et de dialogue », poursuivent les supporters. « Nous ne pouvons plus utiliser dorénavant nos supports habituels pour réaliser nos tifos et ce jusqu’à nouvel ordre. Sans tifos, nous n’avons plus de raison d’être, ni d’exister ». La bannière Ultramarines ne flottera pas sur le virage Sud ce soir. « Notre groupe n’organisera aucune animation. Nous soutiendrons les Girondins avec nos chants habituels car nous ne voulons pas lâcher notre équipe. Mais le cœur n’y sera pas ».
Source : Sud Ouest