ActuGirondins

NDT : « une saison frustrante »

Le président du directoire de M6, Nicolas De Tavernost interrogé pour le quotidien Sud Ouest, se dit agacé par la saison des Girondins de Bordeaux, il estime qu’il faut réduire l’effectif professionnel et s’appuyer davantage sur le centre de formation.

Crédit photo : Sud Ouest

Vous êtes 8e, vous allez terminer 6e au mieux. N’est-ce pas décevant ?

Nicolas de Tavernost. C’est une saison, je ne dirais pas décevante, mais frustrante. Or il n’y avait pas de raison, avec Francis Gillot, que cela fût le cas. Il y a eu un nombre d’occasions gâchées extraordinaire. Des problèmes psychologiques n’ont pas été réglés. Certains joueurs se battent, sont constants dans l’effort, d’autres beaucoup moins. Et ce ne sont pas ceux qui parlent le plus qui sont les plus constants. Des garçons comme Plasil et Carrasso ont toujours eu des comportements exemplaires.

C’est-à-dire ?

L’effectif sera bonifié mais on sera sous la contrainte financière. La perte de la saison actuelle sera d’environ 15 millions d’euros. Etsurtout, comme on ne jouera pas l’Europe, cela entraînera une baisse de recettes pour la saison suivante et nous devrons donc à nouveau financer le déficit inévitable pour 2012-2013.

Cela aura-t-il une répercussion sur votre budget recrutement ?

Personne ne peut mésestimer cette contrainte économique. Nous essaierons de faire ce qu’il faut pour maintenir une équipe de standing, ce que nous avons fait cette année, je le rappelle. Nous aurons couvert 15 millions d’euros de perte pour que le club soit compétitif. Nous avons fait un effort en termes de salaire, de recrutement.

Baisser la masse salariale implique-t-il de vendre des joueurs ?

Nous n’avons pas encore pris de décision par rapport à cela. C’est le bon sens de penser qu’on ne pourra pas recruter si l’on ne vend pas. De toute façon, l’effectif professionnel est trop important aujourd’hui. Une réflexion sportive est en cours, avec Francis Gillot et Jean-Louis Triaud. Sans demander à ce que le club soit à l’équilibre la saison prochaine, ce qui serait impossible, nous continuerons à fournir des efforts mais nous attendons aussi du club qu’il améliore sa situation.

Espérez-vous retrouver la Ligue des Champions un jour ?

La Ligue des Champions, cela doit rester un objectif pour nous. Bordeaux se doit d’être européen. Pour cela, il faut opérer un recrutement astucieux, ce que nous avons déjà fait au mercato d’hiver, tout en gardant nos grands joueurs comme Cédric Carrasso. Nous allons définir un objectif budgétaire et nous discuterons ensuite des choix avec l’entraîneur.

Vous êtes ouvert à l’arrivée d’un partenaire à vos côtés. Qu’en est-il des rumeurs de reprise concernant les Chinois ?

Il n’y a aucun projet aujourd’hui de l’arrivée d’un investisseur, qu’il soit local, national ou international. Rien n’est en cours de discussion avec qui que ce soit de la part du groupe M6. Si les gens disent « M6 est en train de vendre, M6 est en train de trouver un partenaire », tout cela est faux. Les Chinois ? Le seul Chinois que je connaisse, c’est Jean Tigana ! Or, je lis qu’il n’est plus Chinois, ça limite les perspectives ! Pichet ? C’est un formidable supporter du club, ce dont je le remercie mais j’ai cru toutefois comprendre qu’il avait d’autres préoccupations que celles d’investir dans un club. Pour le reste, il n’y a pas de Qataris cachés à Bordeaux, si vous en connaissez, présentez-les moi !

L’acquisition des droits télé par Al-Jazira, est-ce une bonne chose pour les clubs ?

Oui, parce que cela remet de la compétition sur la recette des droits télé, donc, merci les Qataris ! Le renouvellement a pu s’opérer dans des conditions à peu près satisfaisantes pour les clubs et la Ligue parce que les Qataris étaient là. Si cela n’avait pas été le cas, les clubs auraient dû faire face à des conditions plus critiques. Le marché risque d’être intéressant au prochain appel d’offres dans quatre ans car Al-Jazira se sera développé entre-temps. On aura une compétition. Les droits de la Champions League pour les clubs français vont encore monter (ils ont quasiment doublé), ils ont aussi augmenté de façon significative pour l’Europa League. Les clubs français n’ont pas à faire face à une diminution des recettes qui se serait produite si Al-Jazira n’était pas arrivé. Pour le futur, c’est mieux d’avoir une compétition entre diffuseurs que de ne pas en avoir.

L’arrivée des Qataris au PSG ne nuit-elle pas à la compétition ?

Selon toute vraisemblance, le PSG, avec les moyens dont il dispose, risque d’occuper souvent une place de Champions League. Cela donne un challenge qui n’est pas facile pour les autres clubs. Car si une équipe peut se payer les meilleurs joueurs de la planète, vous avez un problème. Or l’ensemble des clubs français est soumis à des contraintes économiques. C’est le cas de Marseille, Lille, Rennes, Lyon et Bordeaux. Marseille a une très grosse contrainte économique, Lyon également. Ces clubs vont connaître cet été un passage difficile. Ceux qui auront de bons centres de formations, ceux qui seront plus malins que les autres en matière de détection s’en sortiront mieux. Mais un club comme Paris, qui n’a pas à surmonter de contrainte économique, déséquilibre de fait le championnat de Ligue 1.

Cela ne peut-il pas vous lasser ?

Ce n’est pas un problème de lassitude. Ce qui me lassera plus, c’est l’absence de résultats sportifs. L’environnement général, nous composons avec. On essaie de faire en sorte que le club soit géré de façon professionnelle. Il va falloir que la formation marche encore mieux, que l’on opère un recrutement astucieux, que l’on soit un peu plus « incentive », que les rémunérations des joueurs soient davantage proportionnelles à leurs résultats. Il y a un très bon entraîneur avec Francis Gillot et un président de qualité, en la personne de Jean-Louis Triaud.

On vous voit moins au stade : est-ce parce que cela vous ennuie ?

Vous me verrez à Chaban-Delmas pour la venue de Marseille ! Pour ne rien vous cacher, il y a quelques matches, qui m’ont « gonflé ». C’est une saison énervante mais j’espère que l’on aura l’orgueil de « gratter » une ou deux places. Samedi, face à Marseille, il faut que la fierté prédomine et que l’on ne se comporte pas en enfants gâtés. Toute place gagnée est un investissement pour le futur. Mieux vaut finir 6e que 12e. Il y a beaucoup de gens qui font beaucoup d’efforts pour ce club. Nous attendons aussi un effort du sportif.

 

Flux RSS


Breves ActuGirondins