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J-L Triaud : « On a pas été à la hauteur ! »

TRIAUD Au lendemain du match d’Europa League ayant opposé, au stade Chaban-Delmas, les Girondins de Bordeaux au club allemand de l’Eintracht Francfort, c’est un Jean-Louis Triaud amer et sévère envers son équipe qui a été interrogé par Luis Fernandez au cours de l’émission « Louis Attaque » sur RMC Sport.

Connu pour son franc-parler, le président bénévole des Girondins de Bordeaux n’a pas épargné ses joueurs malgré la prestation convaincante de l’équipe ce jeudi soir. Fustigeant leur manque d’engagement face à une équipe d’Outre-Rhin qui n’a plus remporté un match de Bundesliga depuis 2 mois et qui stagne dans la zone de relégation de son championnat, Jean-Louis Triaud n’a pas hésité à reprocher le manque d’investissement  et de générosité affichées par les clubs français dans les différentes compétitions européennes auxquelles ils participent, qualifiant les bordelais de timorés et de pas assez dynamique par rapport à des joueurs allemands motivés et hargneux.

Puis, interrogé sur cet état d’esprit français, le président a rendu hommage au courage et à la détermination des joueurs allemands. Prenant à titre d’exemple une séance d’entrainement qu’il avait observé au Haillan, il stigmatisa le peu d’engagement physique montré par ses joueurs qui joueraient hier soir comme s’ils étaient à l’entrainement, c’est-à-dire avec la peur de se faire mal  ainsi qu’un manque d’ambition flagrant dans le jeu et dans leurs états d’esprit.

Il conclut enfin l’entretien en précisant tout d’abord que tout monde, lui y compris, avait sa part de responsabilité dans cette situation et qu’un vrai manque de personnalité au sein de l’équipe se faisait cruellement sentir. Puis il ajouta afin de prévenir toute polémique que le coach Francis Gillot avait toute sa confiance et qu’un mauvais résultat en championnat face à Ajaccio ne remettrait nullement son poste en question.

À voir dès dimanche si le discours du Président portera ses fruits et qu’une réaction d’orgueil se fera sentir de la part des joueurs au scapulaire au moment d’affronter, pour le compte de la 15ème journée de championnat de Ligue 1, une équipe corse candidate à la descente et déjà en très mauvaise posture cette saison.

Voici un extrait des propos de Jean-Louis Triaud :

Jean-Louis Triaud, près de 24 heures après, quel regard portez-vous sur l’élimination des Girondins de la Ligue Europa ?
«Je ne vais pas non plus employer de grands mots. Ça s’est très mal passé. On n’a pas été à la hauteur de ce que l’on aurait dû faire.»

On vous sent encore très amer…
«Il y a quelque chose qui me frappe actuellement dans le football français, c’est de voir à quel point il y a un fossé dans le comportement sur le terrain entre beaucoup d’équipes françaises et des équipes étrangères. On est timoré, on manque d’investissement, de générosité. On ne sait pas prendre des risques en jouant. Il faut accepter du déchet. On a tellement peur de mal faire qu’on a un jeu trop restrictif. Ce n’est pas comme ça qu’on peut s’épanouir, donner du spectacle et se donner une chance de gagner le match. J’ai trouvé les Allemands, qui ne sont quand même pas des foudres de guerre dans leur championnat, rapides, pugnaces, collants au ballon. Il y a beaucoup à redire. Ce n’est pas que les garçons n’aient pas été courageux et volontaires… mais timorés et pas assez dynamiques.»

Ce comportement, c’est un mal français ? Une question d’éducation ?
«Je suis plutôt issu du monde du rugby. On est capable de faire un match, au rugby aussi, époustouflant une fois contre les All Blacks et on perd ou on gagne difficilement contre la Roumanie ou le Japon derrière. Je ne sais pas si c’est un mal français. J’ai lu, il y a quelques temps, un article intéressants d’un de vos confrères de la presse écrite, dans lequel des entraîneurs ayant exercé à l’étranger parlent des sportifs français en général. Ils mettent en avant le fait qu’ils ne savent pas souffrir, de se faire mal, qui n’acceptent pas des entraînements difficiles. Francis Gillot a demandé un jour à un jeune attaquant de venir s’entraîner avec les pros et de jouer comme il le fait en championnat. C’est un garçon qui n’est pas très expérimenté, qui manque encore de technique mais qui a un sacré gabarit. Il a mis deux ou trois coups à ses partenaires professionnels qui lui ont tout de suite fait comprendre qu’il valait mieux éviter de faire mal. Bah voilà… on joue comme on s’entraîne. En sécurité. On ne se donne pas le moyen de ses ambitions. On joue petit bras.»

Retrouvez ICI l’intégralité des déclarations du président.

Source : RMC Sport


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