Gouffran : « J’ai pris mes responsabilités »
Interrogé à l’issue de la rencontre pour L’Equipe, Yoan Gouffran, auteur de deux buts hier soir, dont un pénalty transformé dans les ultimes secondes de la partie. L’attaquant des Girondins, qualifie Bordeaux pour les phases de poules de l’Europa League !
C’est vrai qu’on n’y croyait plus trop. On est à dix (après l’expulsion de Maurice-Belay à la 65e), on est vraiment fatigués, on a fait beaucoup d’efforts. Le match est tendu. Je me sens mort, je regarde les autres et je vois dans leurs yeux que c’est pareil ! On a fait tellement d’efforts alors quand ils égalisent, je suis vraiment dégoûté. Faire un match nul contre cette équipe qui semble quand même à notre portée…
Oui, car on sait aussi qu’il reste quelques minutes. On se souvient du discours du coach à la mi-temps. Il nous a dit que le match commençait, qu’il fallait y croire, faire des efforts devant, se replacer. Quand je vois Ludo (Obraniak) partir, je l’accompagne. Il joue à fond mais cherche un peu le pénalty (rires). Je le vois tomber un peu avant, je regarde l’arbitre pour voir sa réaction. D’ailleurs il hésite à siffler.
C’est moi qui suis désigné pour tirer tous les penalties cette saison. Je l’ai voulu. J’ai pris mes responsabilités. Quand l’arbitre siffle, je ne suis pas fou de joie car le but n’est pas encore marqué. Mieux, dès que Ludo tombe, je me suis dirigé vers le ballon pour me concentrer. J’ai pensé à ce Bordeaux-Lorient. C’était la même situation quand, en fin de saison dernière, j’ai eu un penalty à la dernière minute qui nous ouvrait les portes de l’Europe. J’ai regardé le gardien, j’ai tiré de la même façon. Je savais où j’allais la mettre. Je n’ai pensé qu’à ça.
Non, je n’ai pas du tout douté. Il fallait passer à autre chose et c’est ce que j’ai fait tout de suite. Je me suis concentré pour mettre la prochaine. Il y avait beaucoup de choses à faire.
C’est un peu ça. Ce match, c’est un truc fou, comme je n’en ai jamais vécu. C’était très spécial, on passe d’un état à un autre sans arrêt. On est morts, puis vivants, qualifiés, éliminés, qualifiés… Quand l’arbitre siffle, il y a tellement d’épuisement, nerveusement, que tout retombe d’un coup. Il y a du soulagement mais aussi beaucoup de retenue.
Mais aussi quelque inquiétude avant de jouer contre Nice (rires). C’est vrai que mentalement, ça va faire du bien pour la suite. Le public nous a poussés de manière incroyable. Voilà deux ans qu’il attendait que Bordeaux retrouve la coupe d’Europe. Quant au tirage, on a le temps d’y penser. On verra bien.»