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FBK : Autopsie d’un échec !

Ben Khalfallah

Ne nous mentons pas, Fahid Ben Khalfallah qui vient de signer à Troyes (voir ici) ne manquera pas aux supporters, satisfaits du départ d’un joueur qui n’a jamais justifié son transfert à Bordeaux. Retour sur le passage du Tunisien sous le maillot Marine et Blanc, 3 ans et demi pour un cuisant échec !

Nous sommes le 27 Août 2010 et le site officiel annonce la signature de Ben Khalfallah à Bordeaux ! Traumatisés par une deuxième partie de saison 2009/2010 catastrophique sous les ordres de Laurent Blanc et orphelins de Yoann Gourcuff qui vient de signer à Lyon deux jours auparavant, les supporters accueillent cette arrivée avec scepticisme et sans grand enthousiasme. Venu remplacé numériquement le meneur de jeu des Bleus, FBK débarqué tout droit de Valenciennes, a la pression, mais sort d’une saison remarquable. Avec 7 buts et 10 passes décisives (dont 2 contre Bordeaux) en L1 en 2009-2010, le natif de Péronne termine juste derrière Lucho Gonzalez au classement de cet exercice. Les Girondins bouclent ce transfert rapidement, n’hésitant pas à mettre une belle somme (NDLR 4,5 m€) sur ce joueur alors âgé de 27 ans, lui proposant au passage un salaire « confortable ». C’est un véritable cap que doit passer FBK, lui qui a fait le bonheur d’équipes de L2 : Amiens, Laval et Angers et de Caen avant son expérience dans le Nord. Motivé et heureux de son arrivée à bordeaux, Ben Khalfallah est titularisé 48 heures après, pour l’un des matchs de l’année : la réception de Marseille. Il jouera tout le match, sans trop peser sur les débats, les Girondins arrachant le nul dans les derniers instants grâce à une autre recrue estivale : Anthony Modeste. Il faut bien le dire, le nouveau numéro 8 du club n’arrive pas spécialement au bon moment, tout le monde cherche ses marques sous la direction d’un Jean Tigana qui peine à convaincre sur le banc. La succession de Laurent Blanc, et les nombreux départs de l’été (Chamakh, Gourcuff, Cavenaghi) laissent un grand vide au Haillan. FBK enchaine les matchs sans saveur et malgré sa bonne volonté ne parvient pas à faire la différence sur son côté droit. Un côté qu’il délaisse parfois pour s’exiler sur l’aile gauche sans plus de succès. Il faut attendre décembre et un déplacement à Saint-Etienne pour voir Fahid briller. Avant d’être replacé … arrière latéral (!) par Jean Tigana, il débloquera son compteur but sur une déviation d’Anthony Modeste. Ça sera le seul fait d’armes du Tunisien, chambré au match retour par le Virage Sud (« Janot si t’es sympa, laisse marquer Ben Khalfallah »),  qui ne marquera plus et ne délivrera aucune passe décisive, le tout en 32 matchs de L1.

Jean Tigana parti, Francis Gillot arrive à l’été 2011 avec dans ses valises un milieu offensif : Nicolas Maurice-Belay. L’ancien coach de Sochaux ne fait que peu confiance à FBK, titularisé seulement 2 fois lors des 10 premières journées. Relégable, Bordeaux est au plus mal même si FBK revient dans le 11 de départ progressivement. En novembre il se lâche dans la presse : « J’en ai rien à foutre des autres équipes. Ce n’est pas méchant. J’ai d’autres priorités. On est ici pour jouer le maintien. La situation du club me prend la tête, c’est dur à vivre. Tout ce qui se passe à côté, la Ligue des Champions, Beckham, Pastore, je n’en ai rien à foutre. » alors que les Girondins s’enfoncent, notamment au soir de la 14ème journée et d’une défaite à Dijon (2-0). Il se contente ensuite de très peu de temps de jeu jusqu’à la trêve, une absence qui coïncide avec le réveil des hommes de Francis Gillot. Il aura sa chance 90′ à Rennes, et se montrera décisif… contre Bordeaux, concédant le coup-franc que transformera Kembo Ekoko (défaite 1-0). Au début de l’hiver 2012, la direction et le staff recherchent du renfort pour continuer à remonter la pente. Le côté droit, le plus faible de l’équipe, va être remodeler. Ludovic Obraniak champion de France avec Lille pose ses valises en Gironde et séduit tout de suite le public par son pedigree et ses performances sur le terrain. FBK n’est clairement plus un premier choix, ni même un second dans l’esprit du coach et ne joue que 9 petites minutes sur la deuxième partie de saison, réussie par les Girondins !

Deux ans après son arrivée, Fahid Ben Khalfallah n’a toujours pas réussi à retrouver ses qualités de vitesse et percussion, aperçues à Valenciennes. Il n’a jamais su conquérir le public et ne s’impose pas comme un élément indispensable du dispositif de Francis Gillot. Et pourtant, l’espoir va renaître au cours de l’été 2013. L’entraîneur des Marine & Blanc qualifie même Fahid de « recrue interne ». En effet, le Tunisien réalise des matchs de préparation de haute volée, étant sans doute le meilleur bordelais de Juillet. Quand arrive le championnat, FBK confirme son renouveau. A l’image de l’équipe il effectue une entrée en matière idéale à Evian, étant passeur décisif. Bon dans le jeu contre Rennes le week-end suivant, il va être coupé en plein vol par une blessure. Il sera tenu éloigné des terrains pendant 2 mois et peinera à retrouver sa place par la suite, n’étant que titulaire que 3 fois jusqu’à la trêve. Il joue peu mais fait de nouveau parler de lui dans la presse en traitant certains de ses coéquipiers de « débiles » : « Il y en a qui ne se rendent pas compte, il faut les titiller, les pousser parce que ce n’est pas en eux. Moi, j’ai du mal à comprendre ces comportements. Mais c’est personnel. Si tu expliques une chose à quelqu’un et qu’il ne comprend pas, c’est son problème à lui. Quand j’en entends certains, après le match de Lille (1-1), dire qu’on a fait un bon match… Mais ça me saoûle ! Le plaisir, il est dans la victoire. Je vais être grossier mais faire bander le public contre Lille, si à la fin tu n’éjacules pas, et ben… Il faut gagner les matches ». Ses entrées en jeu sont pourtant plutôt intéressante et il réussit notamment 2 passes décisives en sortant du banc (Nancy et Rennes). Il n’arrive néanmoins pas à bousculer la hiérarchie, malgré une 4ème offrande en L1 (pour Diabaté contre Bastia). Venu à Bordeaux pour remplir son palmarès, FBK remporte la Coupe de France. Il ne dispute pas la finale, mais restera comme le premier buteur de la compétition, ouvrant le score à Chateauroux en 1/32 de finale (2-3). Il termine la saison avec 36 matchs joués dont 16 titularisations et est le 2ème meilleur passeur du club en championnat (4 passes). Depuis Août, FBK n’était clairement plus du tout dans les plans de Francis Gillot, et en était conscient. « Personna non grata » en Gironde, il faisait partie des cibles préférées des supporters (comme Bellion ou Chalmé), qui ne lui pardonnent pas son rapport qualité prix désastreux et ses émoluments trop élevés, pas en adéquation avec ses performances sportives Il évoquait il y a quelques temps cette situation, dont il se sait en partie responsable (voir ici). Seulement 21 minutes en L1, des petites apparitions en Europa League et un dernier match contre l’Ile Rousse, tout un symbole d’une aventure bordelaise ratée…

Arrivé au mauvais moment à la fin d’un mercato raté (avec Savic, Modeste et Maazou), avec une pression particulière, FBK n’a jamais réussi à franchir le cap nécessaire pour évoluer en Gironde et part sur un constat d’échec. Si humainement, Fahid laissera une bonne image au Haillan, ce n’est malheureusement pas le cas sportivement. Souvent peu décisif et trop brouillon, malgré son envie de bien faire, il aura plus fait parler de lui par ses déclarations dans la presse que par ses qualités de footballeur. Au final, il aura joué 97 matchs sous le maillot au Scapulaire pour 2 buts et 5 passes décisives, c’est peu pour lui dire merci, mais ça ne nous empêchera pas de lui souhaiter bonne chance !


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