Cheick Diabaté ne souhaite pas partir
Dans un entretien à Football365, Cheick Diabaté revient sur le début de saison de Bordeaux et sur son avenir personnel. Le grand attaquant malien ne souhaite pas quitter les Girondins. Il est sous contrat jusqu’en 2015.
Cheick Diabaté, après ces deux victoires consécutives face à Caen et Nancy, la confiance est-elle de retour à Bordeaux ?
Oui, depuis le début du championnat, on n’a pas eu la chance de gagner à domicile donc là, après ces deux victoires, c’est vraiment un grand plaisir. Cela nous donne envie de continuer à gagner des matchs. Il faut maintenant aller chercher la victoire à l’extérieur. On a un match important samedi à Marseille. Même si on sait que ça va être un match difficile car Marseille joue bien au ballon en ce moment, on est motivé.
Avez-vous regardé le match de l’OM au Borussia Dortmund ?
Oui, tout à fait. Je trouve qu’ils ont fait un gros match. Ils ont une équipe qui joue à fond jusqu’à la fin. A un moment donné, je me suis dit qu’ils allaient perdre. Mais ils ont eu du courage pour aller chercher la victoire.
Comme beaucoup de vos coéquipiers, considérez-vous que le mauvais début de saison de Bordeaux est dû à un manque de chance ?
Franchement, je pense aussi que c’est ça. Je me rappelle du match contre Saint-Etienne (1-2, 1ere journée de L1). Aubameyang a marqué le but de la victoire alors qu’il voulait centrer. Il y a eu des matchs où l’on menait mais à la fin, on a mal terminé. On peut dire qu’on n’a pas eu de chance.
Comment jugez-vous cette mauvaise passe ?
Ce sont des choses qui arrivent dans le foot. On a mal commencé mais ce qui compte, c’est de bien terminer. On a eu le courage de se parler durant ce temps-là et de s’encourager. Le coach aussi (ndlr : Francis Gillot) nous a beaucoup aidés pour pouvoir aller chercher la victoire. Il nous a fait comprendre qu’en jouant bien, on peut gagner des matchs. A un moment donné, on a compris et on a essayé de faire ce qu’il nous a demandé. Ça se passe bien maintenant.
Henri Saivet nous a expliqué qu’il y a eu quelques petites tensions dans le vestiaire pendant cette période mais pas de grosse embrouille. Etes-vous d’accord avec lui ?
Quand ça n’allait pas bien, je me rappelle qu’on s’est parlé entre les joueurs mais il n’y a pas eu de problème. Au contraire. On s’est encouragé parce qu’on ne voulait pas rester comme ça. On voulait gagner des matchs et surtout, on sait qu’à Bordeaux, les gens aiment le foot. Les supporters sont derrière nous et ils se déplacent tout le temps au stade pour nous soutenir. On s’est dit qu’on voulait leur faire plaisir en nous faisant plaisir. Il y a une bonne ambiance entre nous depuis le début de la saison. On rigole ensemble, on s’entend bien et on parle tout le temps. C’est magnifique. Tout va bien.
Paradoxalement, c’est quand Bordeaux n’allait pas très bien que vous avez inscrit vos quatre buts en L1. Comment avez-vous vécu cette période étrange ?
(Il réfléchit) Bordeaux allait bien pour moi mais c’est vrai que c’était un moment où on ne gagnait pas. Après, il y a des moments comme ça. J’ai eu de la chance de marquer pendant cette période. Je n’ai pas fini de faire ce que j’ai à faire. J’aimerais marquer et faire marquer encore plus car j’aime le club, j’aime Bordeaux et j’ai envie de faire quelque chose là-bas. Il va falloir que je recommence à marquer.
Comment expliquez-vous cette absence de but depuis quelques matchs ?
Pour un attaquant, ce sont des choses qui arrivent. Moi, je regarde souvent les attaquants africains comme Samuel Eto’o, Didier Drogba ou Emmanuel Adebayor. Et je vois qu’il y a des moments où l’on ne marque pas. Pour un attaquant, c’est difficile de marquer à tous les matchs. Je ne peux pas dire que c’est impossible mais c’est difficile. Il faut accepter de passer des moments comme ça. Mais je suis en confiance, j’ai toujours envie de jouer et de faire de bonnes choses. J’ai toujours faim. J’ai l’impression que le foot me manque énormément quand je ne joue pas. L’envie et la confiance sont là. On a un entraîneur qui nous met en confiance et nous dit les choses clairement. Quand ça ne va pas, il nous dit quoi faire.
N’êtes-vous pas trop déçu de vous battre pour le maintien alors que l’ambition des Girondins était l’Europe ?
Le fait d’avoir mal commencé le championnat nous a freinés pour pouvoir bien terminer la saison mais ça n’est pas fini ! Pour moi, si on arrive à gagner beaucoup de matchs, on peut avoir quelque chose. Il ne faut pas se décourager. Comme on dit : « Tant qu’y a la vie, on dit toujours y a espoir. » C’est du Magic System. Tant qu’on joue au foot et que tout va bien, on peut se dire qu’il va se passer de bonnes choses. Il faut penser comme ça pour pouvoir se donner du courage.
Pensez-vous qu’il y a moins de pression à Bordeaux que par exemple à Marseille ou à Paris ?
En fait, je peux répondre à cette question mais si je ne connais pas Marseille. J’ai toujours joué à Bordeaux. Je ne sais pas comment ça se passe à Marseille, Paris ou Lyon. Je ne connais que Bordeaux. Cela a toujours été comme ça ici et lorsque ça ne va pas, on nous demande tout simplement de faire mieux.
Vous attendez-vous à être sur le banc samedi contre Marseille ?
Je ne sais pas encore. Je m’entraîne toujours pour être titulaire. Je me donne à fond. Après, on a un entraîneur qui fait ses choix. On est nombreux ici en attaque comme au milieu donc on est là pour se compléter. S’il fait jouer quelqu’un d’autre, la prochaine fois, il me fera jouer. Dans ce cas, je ferais tout pour lui dire merci. Je suis prêt pour jouer titulaire. C’est sûr que ça me dérangerait d’être remplaçant mais je sais que c’est comme ça le foot.
Vous avez été contacté par Newcastle cet été. Comptez-vous rester à Bordeaux ces prochains mois ?
Pour le moment, partir de Bordeaux n’est pas mon objectif. Moi, je me sens bien à Bordeaux. Selon moi, si je pars de Bordeaux, ça n’est pas une bonne chose. J’ai des choses à faire ici. Je dois remercier le club et les supporters. Pour le moment, je vais rester à Bordeaux pour faire plaisir à des supporters que j’adore. On parlera d’un départ quand je souhaiterais partir. Bordeaux, c’est un peu mon deuxième pays. C’est un grand plaisir d’y faire de grandes choses.
Lors du Mercato hivernal, l’objectif prioritaire de vos dirigeants est de recruter un buteur. Etes-vous inquiet ?
Non, le foot a toujours été comme ça, partout dans le monde entier. Si on a signé à Bordeaux, c’est que le club voulait un attaquant de plus sinon, on n’allait pas signer. Si un autre attaquant vient pour aider l’équipe, c’est une bonne chose. Il se peut que la personne qui va venir nous fasse du bien. Je ne m’inquiète pas. Je suis un guerrier. Voilà. Même si Ronaldo (ndlr : le Brésilien aujourd’hui à la retraite) vient jouer à Bordeaux, cela va être un grand plaisir pour moi. Ronaldo, je l’adore, c’est mon idole en plus (rires).