Ben Khalfallah : « Quand les dés sont pipés… »
Condamné à de pauvres minutes de jeu et abonné au banc de touche chez les Girondins de Bordeaux, le milieu de terrain tunisien : Fahid Ben Khalfallah (31 ans, sous contrat jusqu’en juin 2014) s’est livré dans les colonnes du quotidien L’Équipe. Il se confie, dans cet entretien, sur sa situation à Bordeaux, sur son état d’esprit et sur son avenir. Barré par un « manque d’affinités » avec son entraîneur : Francis Gillot, l’international tunisien affirme qu’il a toujours le niveau et continue à faire preuve d’un professionnalisme hors-pair.
En effet, même si l’ancien valenciennois n’occupe pas une place de titulaire au sein du club au scapulaire, il n’en perd pas moins un esprit de professionnel : «Je n’ai pas changé mes habitudes. J’arrive dans les premiers, une heure et demie avant l’entraînement. C’est mon métier. Je me donne à fond. Si, demain, le coach fait appel à moi, je veux être prêt. Que ce soit pour jouer une minute, cinq minutes ou une heure, je me préparerai toujours de la même façon. Après, c’est juste une question de fierté, de pouvoir se regarder dans la glace. Et je sais que, là-dessus je n’ai rien à me reprocher.»
Cependant, même si le milieu bordelais n’a toujours pas été titularisé en Ligue 1 cette saison, il continue à espérer et ne perd pas confiance : «C’est peut-être de la naïveté de ma part, mais avant chaque match, dans ma tête, je me prépare vraiment pour jouer. Pareil, lorsque le coach donne ses équipes le jour du match : je me dis toujours que je peux en être. Quand ce n’est pas le cas, il y a de la déception, de l’amertume, car mon métier, c’est de jouer. On se dit alors : merde, on ne sert pas à grand-chose.»
Malgré son petit temps de jeu, Ben Khalfallah ne veut pas « être con et foutre le bordel... » : «Au moment où j’apprends que je ne vais pas jouer, honnêtement, au fond de moi, j‘ai une boule, j’ai de la rage. Mais avec l’âge, on prend du recul. Il y a deux façons de réagir. Soit on décide d’être con et de foutre le bordel. Soit on essaie d’accompagner le groupe.»
Une discussion a eu lieu avec son entraîneur, mais il n’y a aucun problème entre les deux hommes, explique le n°8 girondin : «L’année dernière. C’est la seule et unique fois où je suis allé le voir. Il y avait des choses que je voulais comprendre. On a eu une discussion entre hommes, qui restera entre nous. C’est lui le coach, il fait ses choix, basta. Les gens pensent que j’ai un souci avec lui. C’est clair que je n’ai pas spécialement d’affinités, comme lui peut avoir plus d’affinités avec d’autres joueurs. Mais il n’y a aucun problème. Je ne fais pas partie de ses choix, c’est tout.»
Mais le tunisien se sent redevable de ne pas avoir montré son vrai visage dans ce club et ne souhaitait pas partir pour pouvoir le faire. Mais maintenant, la donne aurait changé.. : «Dans ma tête, j’étais toujours persuadé de réussir ici. Je me sentais redevable de ne pas avoir pu montrer mon vrai visage sur une saison complète. En fin de saison dernière, la question s’est posée , j’ai eu trois propositions. Mais le fait d’avoir été assez décisif, notamment en Coupe d’Europe, a fait que je me suis dit que, peut-être… Sauf qu’à un moment, quand les dés sont pipés, il faut arrêter de se faire des films. Je me suis vraiment plus dans cette région, dans ce club. Si je pouvais rester, je finirais ma carrière ici. Mais quand ton entraîneur ne compte pas sur toi, la seule solution, c’est de partir. On est en période de mercato, si une proposition arrive, on verra ce qui est le mieux pour tout le monde. Je vois qu’il y a des clubs qui sont moins bien en L1, à qui je peux apporter quelque chose. Ma priorité est de retrouver du plaisir. Si ça ne se fait pas là, ce sera cet été.»
Un départ de l’international tunisien semble donc être d’actualité. Si cela ne se fait pas cet hiver, Ben Khalfallah quittera la Gironde libre cet été, mais ce sera sans aucun doute, un départ avec un goût amer, dans un club où il n’aura pas su s’imposer.
Source : L’Équipe du jour
Il a eu sa chance bien des fois et le staff a été très patient avec lui. Mais il n'a jamais su la saisir vraiment, malgré deux-trois bouts de matchs encourageants. Mais s'il était titulaire la fois suivante, c'était le bide. Pourtant il travaille comme les autres.