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Sagnol : une fin inéluctable…

Willy SAGNOL

661, c’est le nombre de jours passés sur le banc bordelais par Willy Sagnol. Arrivé dans l’ombre de la rumeur Zidane qui a agité le Haillan au printemps 2014, l’ancien latéral droit des Bleus a effectué des premiers pas remarquables et remarqués. La suite a elle été nettement moins glorieuse, entre réussite, échec, fausses ou vraies excuses, retour sur son aventure à Bordeaux.

Les chiffres

88 : Le nombre de matchs dirigés par Willy Sagnol. Le site scapulaire.com nous donne une information importante sur toutes ces rencontres… il a joué avec 86 compositions différentes.

28 : Le pourcentage de défaites en Ligue 1 pour Willy Sagnol. Aucun entraîneur girondin n’avait fait pire depuis Michel Pavon. Au total, il a connu 25 défaites toutes compétitions confondues.

14 : Willy Sagnol laisse donc Bordeaux à une piteuse 14ème place. Un classement indigne du standing du club au scapulaire. Défensivement c’est une catastrophe avec 48 buts encaissés en Ligue 1.

7 : Depuis cet automne, le Bordeaux de Willy Sagnol s’est incliné à 7 reprises en encaissant un minimum de 4 buts… Tout simplement du jamais vu. Nice, Caen, Lille, Nantes, Saint-Etienne, Reims et Toulouse ont réussi à balader la formation de Willy Sagnol

41 : Le nombre de joueurs que Willy Sagnol a convoqué dans le groupe pro depuis le début de saison ! Certes pas aidé par les blessures, le désormais ex coach des Girondins a donné l’impression de convoquer certains éléments au hasard ou presque avant de les oublier (Hassani, Soni, Sambissa…).

La rédaction a aimé

Ses débuts ont donc été parfaitement réussis avec une entame de saison 2014-2015 du tonnerre. Un succès inaugural à Montpellier (0-1), une magnifique victoire face à Monaco (4-1) et 3 points acquis à Nice (1-4), tout roulait pour Willy Sagnol et Bordeaux. Les supporters et observateurs seront vite séduits par son discours qui se traduit sur le terrain. L’état de grâce ne durera malgré tout pas très longtemps et les Girondins rentreront dans le rang.

Malgré tout, la qualification acquise en fin de saison (6ème place), certes grâce à la grande complicité du PSG (vainqueur des 2 coupes) laissera une impression plutôt positive de sa première saison. Dans l’ensemble, hormis le gros couac face à Lyon (0-5), Willy Sagnol aura bien réussi à gérer les grands rendez-vous. Sous sa houlette, le FCGB a fait tomber l’ogre parisien, a assuré une dernière année d’invincibilité en dominant l’OM (1-0) et a surtout parfaitement réussi ses adieux à Lescure (2-1) et son entrée au Nouveau Stade (2-1).

On retiendra également que c’est grâce à lui que certains joueurs se sont révélés à Bordeaux. Le centre de formation ou de pré-formation n’avait plus aussi bien été porteurs de talents depuis bien longtemps, même s’il a été aidé par les circonstance et le manque de moyen. Thomas Touré, Adam Ounas, Valentin Vada, Frédéric Guilbert ou encore Enzo Crivelli se sont épanouis sous ses ordres.

La rédaction n’a pas aimé

Combien de fois nous (et vous ?) nous sommes demandés pourquoi faisait-il cela au moment de ses compositions d’équipe ? Willy Sagnol a souvent fait des choix étranges au moment d’annoncer son 11 de départ. La saison passée, c’était surtout dans les gros matchs, là depuis plusieurs mois cela devenait très récurrent. Outre les choix des hommes parfois contestables et contestés, souvent sa tactique était illisible. 4-4-2 losange, à plat, 4-3-3, 4-5-1, 3-5-2… il a énormément tâtonné et n’a jamais su ou presque stabiliser sa formation. Le losange a pourtant porté ses fruits en fin de saison dernière et le 4-3-3 avec une sentinelle réclamé par les joueurs eux mêmes, a fait illusion par moment. Un manque de stabilité qui est sans doute aussi (en partie) responsable de certaines prestations calamiteuses…

On connaissait le coaching gagnant, avec Willy Sagnol il a souvent été perdant ! Tardifs, inutiles ou tout simplement incohérents, ses choix n’ont pas souvent eu l’effet escompté. On retiendra aussi ses changements effectués dans la première demi-heure, sans aucun effet, si ce n’est de porter un coup au moral aux sortants. Parfois comme face à Caen ou à Lille en Coupe de la Ligue, ils ont même eu l’effet inverse et ont conduit à deux corrections.

L’incohérence c’est ce qui peut donc caractériser Willy Sagnol. La saison dernière, il a longtemps placardisé des joueurs importants (Planus, Sertic) sans que personne ne les remplace réellement. Cet été, il a prolongé Abdou Traoré, sans lui donner du temps de jeu pendant de longs mois, avant de le faire revenir du jour au lendemain. Tout en sachant qu’il peut passer d’une place de titulaire (face à Ajaccio) à une absence du groupe (à Toulouse). Ce n’est pas un traitement de faveurs, puisque Jussiê a connu le même sort, Crivelli et Touré aussi quelques jours auparavant… Sous l’ère Sagnol, un joueur peut très bien être capitaine et se retrouver remplaçant du jour au lendemain et inversement ! Un manque de clarté et aucune équipe type qui se détache, même si les blessures n’ont pas aidé.

Mettre l’échec de certains recrutement sur le dos de Willy Sagnol serait sévère et infondé, mais certains de ses choix se sont avérés loin d’être convaincants. Arrivé du Bayern, Diego Contento peine à être régulier, le bilan est encore plus critique pour Clément Chantôme, et on ne parle pas d’Isaac Kiese Thelin porté disparu cette saison. Son refus de faire venir Ochoa au mercato d’hiver a également beaucoup fait parler, d’autant plus que Paul Bernardoni qui est arrivé à « la place » est en grande difficulté.

La gestion du cas Sané est également un échec pour Willy Sagnol. Le Sénégalais qui s’est plaint d’avoir joué blessé a été sur le départ, et finalement réintégré faute de preneur. Catastrophique à Lille lors de son entrée, pas mieux face à Nantes en Coupe de France, le joueur à qui il avait confié le brassard à son arrivée, a ensuite connu des problèmes extra sportifs. Malgré cela et contre l’avis de la (grande) majorité des supporters, Willy Sagnol a continué à lui faire confiance… une confiance que n’a jamais su lui rendre Lamine Sané, en dessous de tout à Reims et à Toulouse samedi, avec une expulsion, la seconde consécutive au Stadium…

Bordeaux ne sera pas Européen la saison prochaine, à moins d’un improbable miracle… Comme l’an passé, le parcours en Coupe n’a pas permis de rêver. Arrivé en demi-finale de la Coupe de la Ligue, Bordeaux a été balayé à Lille (5-1). En Coupe de France, Willy Sagnol a décidé d’aligner une équipe « bis » estimant que le championnat était la priorité. Résultat : une élimination honteuse face à Nantes (3-4) et une longue descente aux enfers en Ligue 1. Tout faux sur toute la ligne en quelques sortes…

La communication de Willy Sagnol a également été un problème durant ses mois sur le banc girondin. Outre l’affaire du « joueur typique africain », ses prises de becs répétées avec les arbitres, ses nombreuses conférences de presse, où toutes les excuses étaient bonnes, sans qu’aucune remise en question de sa part ne soit évoquée ont également pesées et usées.

Des circonstances atténuantes

Le parcours de Willy Sagnol à Bordeaux restera donc un échec, mais évidemment il n’en est pas le seul responsable. Il n’est pas sur le terrain et ne maîtrise pas tout, il n’a d’ailleurs pas réussi à imposer toutes ses idées et ses méthodes au Haillan. Evidemment la saison et la suite de sa carrière aurait peut-être pu prendre une autre tournure sans les nombreuses blessures qui ont décimées son effectif. Carrasso, Sertic, Plasil, Maurice-Belay, Pallois… autant de joueurs très longtemps absents cette saison et qui ont privé Willy Sagnol de certaines solutions… La jeunesse de son groupe alliée à son manque d’expérience n’a donc pas aidé l’ancien sélectionneur des Espoirs. Un triste constat d’échec au final…


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